la biographie sur l'ancien site officiel histoire d'un savoir plus (biographie pour ma part très bien écrite) :
Il arrive... qu'on trouve un piano dont le droit
de visite soit fixé à 15 francs pour l'année et ce dans une cité
universitaire avec des chambres de 9 m2, un resto universitaire lui
aussi où l'on mange de la macédoine de légumes 4 fois par semaine et où
l'on croise le soir des gens en pantoufles qui lisent Gaston Bachelard.
Il arrive aussi qu'on découvre la guitare (électrique) et ses héros
en tête desquels Jimmy Hendrix vient vous rassurer quant à l'existence
de Dieu.
Alors on plonge, on se met à écouter toute la musique
noire, on prend des cours de blues, on rêve de Fender Stratocaster et
de filles électriques. Mais comme on pense mourir à 27 ans, on prend
conscience qu'on en sera encore à faire des gammes de do alors plus
modestement, on commence à écrire des chansons ... en anglais bien sûr
faut pas pousser.
C'est sans compter sur le copain intello qui un
jour vous suggère d'écouter deux monuments devant lesquels vous êtes
maintes fois passé mais avez ignoré par ignorance. Jacques Brel et
Serge Gainsbourg viennent ainsi habiter chez vous...
Jusqu'au jour
où vous vous décidez à faire votre vie, à essayer pour voir si ce que
vous êtes peut s'écrire et toucher celui qui tombera par hasard sur
vous.
A ce moment là, un Francis Cabrel peut vous faire un signe
et vous inviter aux Rencontres d'Astaffort pour encourager la petite
plume en devenir.
Vous devriez alors avoir envie de vous
rapprocher de ceux qui vous aiment un peu et en l'occurence vous partez
à Toulouse pour toucher au jazz car la coke c'est pas bien. Et puis
vous vous perdez, vous montez des groupes improbables où personne ne
veut devenir célèbre alors vous revenez à la source, en convalescence
dans la cave du papa ex musicien, chanteur des New star, ça ne
s'invente pas.
Immanquablement, le retour chez les parents vous
infantilise donc vous faites des maquettes... de chansons. Vous les
envoyez et là... rien. Tant que vous n'avez pas la bonne adresse, le
courrier du coeur vous revient.
Un jour pourtant vous décidez,
après avoir photocopié les 27 pages du carnet d'adresses d'un ami,
d'envoyer un cd démo ou un cd des mots (c'est comme vous voulez) à
Louis Chédid. Vous sentez que cet homme là c'est pas du transgénique.
Et il vous répond qu'il aime puis glisse une copie à celle qui devient
votre éditeur.
Vous signez avec BMG Publishing puis avec Grande
Compagnie (c'est la mieux) qui vous aide à faire un premier album comme
vous l'entendez.
Et vous arrivez dans le costume de monsieur
Clément avec un disque qui aurait pu s'appeler "le monde est seul".
Vous avez de la peine pour lui. Vous pensez qu'on passe à côté des
voisines de palier, que vous n'avez jamais su leur parler et vous
demandez combien pour s'aimer.
Comme vous aimez la pop anglaise
mais aussi la crème,vous tentez la passerelle entre la chanson dite à
texte et celle où la mélodie n'est pas actrice de second rôle car en
effet, vous admirez en cachette ceux qui la porte haut comme Brad
Mehldau, ceux qui la font chanceler comme Radiohead et plus proche de
vous celui qui vous assoit sur une chaise ... Monsieur Souchon.
Avant cela, monsieur Clément est né dans la Drôme, non loin d'une centrale nucléaire au milieu des annés 70 .
Il s'en est tiré pas mal ? bien ? très bien ? A vous de juger.